L’Ombre du Sang (Ou l’histoire d’un vampire qui a fait son temps)

Cette histoire est une autobiographie écrite par un "vampire martyr"
Il y a deux narrateurs : Dieu, et ce vampire (Gregory, surnommé Blood-Shadow)
Vous devez savoir au préalable que les vampires martyr sont une classe de vampire bien a part, et qu'ils souffrent de la folie et de troubles de mémoire. Voila, le reste suivra

Après un moment de marche interminable dans les dédales que représentaient les sous-sols du manoir des ténèbres, James et William arrivèrent enfin à l’endroit qu’ils cherchaient depuis maintenant des heures. Les deux vampires faisaient à présent face aux portes qui marquaient l’entrée des cachots du manoir. Deux larges anneaux de fer rouillé, en guise de poignées, étaient accrochés aux deux immenses portes taillées dans la pierre froide et humide des sous-sols du manoir. William, après avoir jeté un regard peu assuré a son compagnon, empoigna les deux anneaux à pleines mains. Sa force titanesque vînt à bout de ces lourdes portes, qui s’ouvrirent dans un grincement sourd provoqué par le frottement de la pierre. William jeta à nouveau un regard malaisé à James, qui lui fit signe d’avancer, blasé par la honte d’être accompagné par un jeune vampire aussi peu endurcit.

Ils entrèrent finalement à l’intérieur des cachots. L’air ambiant était froid, humide, et un silence assourdissant régnait en ce lieu qui avait fait son temps. Aucune lumière ne siégeait ici… Finalement, les cachots n’étaient pas bien différents du reste des sous-sols, excepté du fait que des centaines de cellules s’y trouvaient, ordonnées dans des axes bien définis. Ce lieu était complètement vidé de la vigueur de son jeune temps, ce temps où les châteaux et les manoirs utilisaient encore la torture. Chaque cellule était dotée d’une porte de bois renforcée par des gonds de fer tout aussi rouillés que les anneaux de l’entrée. Malgré l’absence de vie de ce lieu, James était quand même en mesure de ressentir l’aura des centaines d’âmes errantes en ce lieu qui leur avait servit de tombeau.

Soudain, le vieux vampire se mit à marcher rapidement, commença à faire des détours dans plusieurs allées, comme si ses pieds se rappelaient de tout ce chemin qu’il avait fait, autrefois. William le suivit sans poser de questions… Il faisait confiance à son maître, car après tout, ce dernier était né un peu avant la guerre de cent ans, ce qui faisait de lui un six-cent-septuagénaire! (676 ans, pour être plus précis). Après quelques minutes de marche seulement, James lança un cri de victoire. William vînt le rejoindre. Ils se trouvaient devant une cellule tout à fait comme les autres, pourtant. Ce fut encore à William d’avoir l’honneur d’ouvrir la porte, à son plus grand désarroi. La porte étant fermée à clef, le petit novice dut l’enfoncer, ce qui se fit sans problèmes. Les gonds de la porte lâchèrent au premier coup de pied. Dans un élan de poussière, la porte s’ouvrit dans un vacarme étourdissant de bruits venant couper l’ambiance silencieuse des cachots.

L’intérieur de la cellule était assez décevant. Rien de bien extraordinaire, excepté la présence d’un corps depuis longtemps décomposé et d’un coffre. Le coffre semblait tout de même différent du reste. En effet, malgré la poussière accumulée, William avait pu remarquer que ce coffre avait été forgé dans de l’argent. Il regarda donc son maître se rendre jusqu’au coffre, s’ouvrir la main et laisser le sang couler dans la serrure du coffre. Un cliquetis métallique se fit entendre, et le coffre s’ouvrit. À l’intérieur se trouvaient plusieurs flacons et un bouquin. James s’empressa de ramasser les flacons, sans rien expliquer à son élève. Il fit signe à William qu’ils pouvaient partir, mais ce dernier, attiré par le manuscrit, s’empressa de le ramasser avant de quitter cet endroit sinistre.

William, seul dans sa chambre, admirait le vieux manuscrit qui gisait sur la table du bureau. Ce livre présentait une couverture de cuir noir et une reliure d’argent et semblait être en bon état, malgré tout ce temps passé dans des cachots abandonnés. Le manuscrit était tout de même poussiéreux et les pages étaient jaunies, mais c’est tout de même normal. Enfin, en sortant du manoir, William et son maître étaient partis chacun de leur côté. James était partit en emportant ses flacons dont lui seul connaissait le contenu, tandis que le jeune vampire était retourné à son logement, un bouquin à la main. Il s’était installé dans son bureau, là où trainaient son ordinateur, ses nombreux papiers, ses calculatrices, etc. En effet, William était comptable depuis au moins 63 ans. Il avait donc 88 ans, mais gardait l’apparence de ses 23 ans. Enfin, ces détails ne sont pas très importants, et puis finalement, après s’être bien installé, il ouvrit enfin le manuscrit en gardant ses précautions, car il ne voulait pas l’endommager. À la première page se trouvait un prologue…

En cette froide journée d’hiver, de l’année mille six-cent… d’une année peu importante, je met finalement en écrits mon long vécu… Des mémoires, qu’ils appellent, ces petits êtres à l’espérance de vie réduite. Ils sont si pittoresques qu’ils me donnent envie de vomir tout mon sang et de lui donner apparence humaine afin de pouvoir le détruire, et l’aspirer à nouveau dans mon corps. Bref, je ne me souviens plus ce qui m’as poussé à commencer ces écrits, mais je ne recule jamais, et vais donc continuer à écrire, sans jamais m’arrêter, jusqu’à ce que toute ma vie sois résumée en quelques pages. Des pages souillées de malice et de… [Bribes] … donc pourquoi elle ne contient plus de malice. Enfin bref, [bribes]… et je crois finalement que c’est la fatalité… La fatalité seule! Rien d’autre! Laissez-moi vous expliquer, mes chers esprits, ce que fatalité représente : Lorsque la fatalité de choisis, elle te colle à la peau et ne te quitte plus, jusqu’à ce qu’elle se soit réalisée [Bribres]… mais bon, peu importe vous dirais-je, vous ne comprendriez pas sans connaître l’histoire de mon existence [bribes]… longues années d’agonie mentales m’ont faites oublier bien des parties de ma mémoire de martyr, et m’ont réduites à demander à Dieu, ce bon vieil ennemi, de m’aider à raconter cette histoire de fatalité… L’histoire de Blood-Shadow, mon histoire…